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 ๐“Ÿ๐’๐’–๐’“ ๐“ฟ๐’๐“ฒ๐” ๐“ข๐’๐“น๐’“๐’‚๐“ท๐’ ๐’†๐’• ๐Ÿญ๐Ÿ ๐“”๐”๐’†๐’„๐“พ๐’•๐’‚๐“ท๐’•๐’” (๐Ÿญ๐Ÿต๐Ÿต๐Ÿฎ ; ๐Ÿฎ๐Ÿฌ๐Ÿฎ๐Ÿฑ) ; musique sur une poรฉsie de Sylvaine Martin Kostajnsek

En 1948, Andrew Wyeh peint Christina's World, tableau de 81,9 x 121,3 cm qui devint trรจs vite cรฉlรจbre. Il reprรฉsente une jeune femme handicapรฉe allongรฉe de dos sur un prรฉ dรฉsert et, ร  l'horizon, une maison. Cette ล“uvre contient le formidable pouvoir suggestif de son auteur. L'atmosphรจre y est รฉtrange, la posture du personnage tendue. On sent comme une menace dans ce paysage. Wyeth montre un monde oรน planent l'incertitude et l'attente.
๐“’๐“ฑ๐“ป๐’Š๐’”๐’•๐’Š๐“ท๐’‚โ€™๐’” ๐”€๐’๐’“๐“ต๐’… (๐Ÿญ๐Ÿต๐Ÿ’๐Ÿด)๐“๐’๐“ญ๐’“๐’†๐’˜ ๐“ฆ๐”‚๐’†๐’‰ (๐Ÿญ๐Ÿต๐Ÿญ๐Ÿณ-๐Ÿฎ๐Ÿฌ๐Ÿฌ๐Ÿต)

instrumentation :

  • Vents : flรปte, clarinette en sib, trompette en ut, cor en fa
  • Voix et claviers : soprano ; piano, harpe
  • Percussions : vibraphone ; tam-tam, gong large, gong mรฉdium, grosse caisse, caisse claire, cymbale, triangle
  • Cordes : violons, alti, violoncelles, contrebasses.

* Enregistrement rรฉalisรฉ ร  partir des sons Garritan de l’application musicale Finale.❗️Aussi il est prรฉfรฉrable d’รฉcouter la musique avec de bons hautparleurs et donc d’รฉviter l’รฉcoute via un cellulaire.

๐“ก๐’๐“ผ๐’Š๐’†๐’“๐“ผ ๐’Š๐“ท๐’†๐’“๐“ถ๐’†๐“ผ, ๐“”๐“ต๐”‚๐“ถ๐’†๐“ผ ๐“ญ๐’†๐“ผ ๐“ผ๐“ช๐“ซ๐“ต๐’†๐“ผ & ๐“›๐’Š๐“ฟ๐’†๐“ฌ๐“ฑ๐’†๐“ผ ๐“ญโ€™๐“”๐“ฌ๐’๐“ผ๐“ผ๐’†๐“ผ (๐–‹๐’๐’•๐’ ๐“น๐’“๐’Š๐’”๐’† ๐’‚ ๐“ต๐’‚ ๐“ก๐’Š๐“ฟ๐’Š๐’†๐’“๐’†-๐Ÿฏ-๐“Ÿ๐“ฒ๐“ผ๐“ฝ๐’๐“ต๐’†๐“ผ ๐’‚ ๐“ต’๐’‚๐’–๐’•๐’๐“ถ๐“ท๐’† ๐Ÿฎ๐Ÿฌ๐Ÿฎ๐Ÿฑ)

La fille est couchรฉe sur le sol herbeux,โ€จ
Ses deux pupilles รฉlargies reflรจtent la pรฉnombre verte,โ€จ
Et sa poitrine est rendue ร  la pointe du souffle.โ€จ
Ses bras, ses mains et ses doigts sont arquรฉs,
Tendus, mais aussi attendris par le film de la peau au contact de lโ€™herbe.

Son esprit bondit, dโ€™une joie aiguรซ
โ€จDans tout ce silence fabriquรฉ,
โ€จTel un espace improvisรฉ dans la nature,โ€จ
Concentrant une sorte de conspiration se rรฉvรฉlant รชtre une clameur unique
Laquelle rรฉunit tous les membres acquis de cette petite jungle aveugle.

Des oiseaux passent au-dessus dโ€™elleโ€จ
Qui laissent glisser des ombres en รฉclaireurs,
Approfondissant les coins sombres,โ€จ
Terrant encore la rocaille,โ€จ
Allongeant son regard ร  elle vers dโ€™infinies zones nocturnes,โ€จ
Qui sโ€™รฉgayent au plein jour.

๐“’๐’Š๐’†๐“ต, ๐“ฐ๐’“๐’†๐“ฟ๐’† ๐’†๐’• ๐–‹๐“ต๐’†๐’–๐“ฟ๐’† (๐–‹๐’๐’•๐’ ๐“น๐’“๐’Š๐’”๐’† ๐’‚ ๐“ต๐’‚ ๐“ก๐’Š๐“ฟ๐’Š๐’†๐’“๐’†-๐Ÿฏ-๐“Ÿ๐“ฒ๐“ผ๐“ฝ๐’๐“ต๐’†๐“ผ ๐’‚ ๐“ต’๐’‚๐’–๐’•๐’๐“ถ๐“ท๐’† ๐Ÿฎ๐Ÿฌ๐Ÿฎ๐Ÿฑ)

Sa nuque assouplie, un chant qui sourdait de sa gorge,โ€จ
Les courbes immobiles de sa chevelure,
โ€จLโ€™attention dans lโ€™arcade sourciliรจre,
Et ses prunelles au seuil de ce corps,
Saisies par les bouleversements du coeur:
Lโ€™enfant pousse un cri, se lรจve et sโ€™รฉlance.

Dรจs lors sa course aux membres endiablรฉs,
Avec des gestes cubes et des effrois de passage,
Fait bientรดt place ร  lโ€™allure horizontale,โ€จ
Dโ€™un animal fauve,โ€จ
Portรฉ par les รฉlรฉments qui lโ€™entourent.

On entendrait filer le son ร  ses oreilles,
Onde qui sโ€™enfonce et pulseโ€จ
Jusquโ€™ร  faire naรฎtre un goรปt dans la bouche
Et mordre un halรจtement soudain.

Les froissements multiples de la faune,โ€จ
Proches ou lointains,โ€จ
Comme impatients ou comme vibrants,โ€จ
Ou endormis, enroulรฉs dans le bleu du ciel,โ€จ
Des bruissements qui percutent lโ€™air au jet lumineux
Tous font รฉcho ร  ses pas.
๐–‹oto de la grรจve prise en octobre 2025 ร  Riviรจre-3-Pistoles

๐“–๐’“๐’†๐“ฟ๐’† ๐’…๐’– ๐–‹๐“ต๐’†๐’–๐“ฟ๐’† ๐‘บ๐’‚๐’Š๐“ท๐’•-๐“›๐’‚๐’–๐’“๐’†๐“ท๐’•( (๐–‹๐’๐’•๐’ ๐“น๐’“๐’Š๐’”๐’† ๐’‚ ๐“ต๐’‚ ๐“ก๐’Š๐“ฟ๐’Š๐’†๐’“๐’†-๐Ÿฏ-๐“Ÿ๐“ฒ๐“ผ๐“ฝ๐’๐“ต๐’†๐“ผ ๐’‚ ๐“ต’๐’‚๐’–๐’•๐’๐“ถ๐“ท๐’† ๐Ÿฎ๐Ÿฌ๐Ÿฎ๐Ÿฑ)

Soudain lโ€™ovale clair et dansant de ce visage sโ€™arrรชte.โ€จ
Le regard hypnotisรฉ crรฉe un secret sur les traits enfantins.
Et lโ€™instant dure รฉternellement sur le jeu des doigts dรฉfaits...

Devant elle, qui borne le fleuve,
s'รฉtend la rive,
Hachurรฉe ou adoucie
Par des rosiers inermes, des รฉlymes des sables,
des livรจches d'Ecosse, et des iris de Hooker.
Puis, vient le sable de la grรจve,
Puis la mer.

On aurait dit quโ€™un feu passait:
โ€จLe firmament fit comme une coupeโ€จ
Oรน flotteraient des volutes dโ€™air chargรฉes de chaleur
Qui dรฉverseraient dans un long mouvement ondulant,โ€จ
De lโ€™infini ร  lโ€™infini, mais par strates et par gorges,
Des ilots รฉpars et foisonnants.

Cโ€™est beau ร  se fermer les yeux,โ€จ
Ce quโ€™elle fait lentement, sans se douterโ€จ
De cette ressemblance entre les ilots et ses yeux,
Le ciel et ses paupiรจres...

Sylvaine Martin Kostajnsek, aoรปt 1992